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de Forte
Publié le : 2020-11-20 (mis à jour : 2025-11-15)
1-5 minutes
Les communistes primitifs utilisaient collectivement des substances transformant la conscience, conformément à leur mode de vie de chasseurs-cueilleurs. Champignons, plantes et autres substances étaient tous expérimentés de manière collective.
Nos perspectives sur la toxicomanie aujourd'hui sont métaphysiques, rétrogrades et réactionnaires : nous traitons la dépendance comme un phénomène directement causé par les substances, et non par les conditions matérielles dans lesquelles se trouvent les êtres humains.
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L'utilisation de substances modifiant la qualité de la conscience n'est pas quelque chose d'intrinsèque à l'exploitation.
Les communistes primitifs utilisaient collectivement des substances transformant la conscience, conformément à leur mode de vie de chasseurs-cueilleurs. Champignons, plantes et autres substances étaient tous expérimentés de manière collective.
Le cannabis, par exemple, a été domestiqué par les êtres humains depuis plus de 14 000 ans en Asie, et est apparu même avant que la propriété privée ne devienne le système dominant, il y a environ 10 000 ans.
Nos perspectives sur la toxicomanie aujourd'hui sont métaphysiques, rétrogrades et réactionnaires : nous traitons la dépendance comme un phénomène directement causé par les substances, et non par les conditions matérielles dans lesquelles se trouvent les êtres humains.
L'interdiction des drogues dans le système capitaliste est une politique raciste au Brésil et aux États-Unis. L'usage des drogues est généralement interdit aux travailleurs dans un système exploiteur, car il influence la qualité de leur travail (et donc leur capacité à produire de la plus-value). Puisque les travailleurs ne travaillent pas pour eux-mêmes dans un système exploiteur, ce n'est pas à eux de décider ce qu'ils veulent produire et consommer.
Dans des rapports de production socialistes, où la production serait collective et où les travailleurs pourraient décider des orientations de leur production, l'usage de substances transformant la conscience tendrait, évidemment, à être une activité collective, et sans le facteur aliénant du capitalisme.
Les travailleurs, même par commodité, coexisteraient déjà matériellement en tant que collectif tout au long de leurs journées, au travail, à la maison ou pendant leurs loisirs, donc naturellement, il y aurait des tendances à des habitudes collectives.
Dans le système capitaliste, l'usage des drogues devient quelque chose d'individualisant, d'isolant, d'antisocial, non seulement parce qu'on nous apprend à reproduire la logique du libéralisme, dont la conception de l'être humain est que « nous sommes égoïstes par nature », mais aussi parce que les travailleurs tendent à utiliser les drogues pour atténuer la dureté de l'aliénation, en s'anesthésiant.
Voilà le pouvoir de l'idéologie. C'est la distorsion de la conscience. Un régime exploiteur sera en contradiction avec toute interférence de la conscience en dehors de son contrôle, car l'exploitation nécessite la dispute de la conscience humaine.
En bref, la toxicomanie ne cause pas l'aliénation, c'est l'aliénation qui cause la toxicomanie. C'est une inversion classique des valeurs.
