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Le marxisme-léninisme est un cadre idéologique né de l’application de la théorie marxiste à la pratique révolutionnaire par Vladimir Lénine et le Parti communiste de l’Union soviétique. Il s’appuie sur le matérialisme dialectique, la conception matérialiste de l’histoire et l’économie politique marxiste, incluant la conception léniniste de l’impérialisme.
Après la révolution russe de 1917 et la création de l’Union soviétique en 1922, de nombreux partis communistes dans le monde adoptèrent le marxisme-léninisme comme ligne politique. Cette doctrine servit de référence principale pour les révolutions coréenne, vietnamienne, cubaine, laotienne et chinoise, ainsi que pour d’autres mouvements de libération nationale et révolutionnaires en Afrique et en Asie.
Aujourd’hui, le marxisme-léninisme constitue l’une des bases théoriques des partis communistes au pouvoir dans les États socialistes existants, notamment en Chine, à Cuba, en Corée, au Laos et au Viêt Nam. Il demeure également la ligne politique de nombreux partis engagés dans la lutte des classes.
Développement[modifier | modifier le wikicode]
Origine du terme[modifier | modifier le wikicode]
Dans les années 1920, Joseph Staline formula et définit pour la première fois le terme « marxisme-léninisme », synthétisant la théorie marxiste orthodoxe et la pensée de Lénine. Bien que Lénine n’ait pas lui-même employé cette expression, ses idées furent considérées par les bolcheviks et de nombreux communistes ultérieurs comme un approfondissement majeur du marxisme.
Textes fondateurs[modifier | modifier le wikicode]
Parmi les textes principaux du marxisme-léninisme figurent Des principes du léninisme (1924) et Les questions du léninisme (1926) de Staline, issus de la compilation Problèmes du léninisme, qui synthétise le marxisme et le léninisme. S’y ajoute l’Histoire du Parti communiste de l’Union soviétique (bolchevik), élaborée en 1938 par une commission du comité central du parti.
Caractéristiques[modifier | modifier le wikicode]
Matérialisme dialectique et historique[modifier | modifier le wikicode]
Le marxisme-léninisme reprend les principes du matérialisme dialectique, méthode d’analyse fondamentale du marxisme, et la conception matérialiste de l’histoire, qui expliquent les transformations sociales par la dialectique entre forces productives et rapports de production.
Critique de l’impérialisme[modifier | modifier le wikicode]
Pour Lénine, l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme, caractérisé par la domination économique des monopoles et l’exportation de capitaux comme principal mode d’exploitation. Il se traduit par une lutte acharnée entre puissances capitalistes pour les colonies et les sphères d’influence, menant à des conflits mondiaux tels que la Première Guerre mondiale.
Principes d’organisation du parti[modifier | modifier le wikicode]
Les partis marxistes-léninistes appliquent le centralisme démocratique, fondé sur la libre discussion interne et l’élaboration démocratique des décisions, suivies d’une discipline rigoureuse une fois les orientations adoptées.
Stratégie et tactique de la révolution[modifier | modifier le wikicode]
Selon la doctrine, la révolution nécessite plus qu’une insurrection spontanée des masses : elle requiert un parti d’avant-garde chargé d’apporter orientation théorique et direction tactique. Ce parti professionnel de révolutionnaires concentre l’expérience et guide le mouvement populaire.
Théorie et pratique de la dictature du prolétariat[modifier | modifier le wikicode]
Le marxisme-léninisme distingue deux phases de la transition vers le communisme : un premier stade, dit socialiste, où l’État, contrôlé par le prolétariat, protège contre la contre-révolution et prépare la société à la « communauté libre des producteurs » ; et un second stade, la société communiste accomplie, sans État ni classes. Le premier stade est désigné « dictature du prolétariat », car il implique la domination politique du prolétariat.
Classifications[modifier | modifier le wikicode]
Le marxisme-léninisme regroupe les courants qui reconnaissent la révolution russe de 1917 comme référence fondamentale. Il se différencie des formations socialistes jugées « opportunistes », qui rejettent cet héritage, telles que le libertarianisme, l’eurocommunisme, l’austromarxisme, le révisionnisme, le syndicalisme, l’anarcho-communisme et la social-démocratie.