Autres langues
Autres actions
← Retour La brutalité policière et son lien avec le colonialisme de peuplement au Canada
de AwesomeSheep48
Publié le : 2023-06-13 (mis à jour : 2025-11-15)
5-10 minutes
Cet essai a été écrit pour un cours dIntroduction au droit canadien avec un professeur très libéral, il manquera donc une analyse et une conclusion appropriées dans certains domaines, je pourrais le mettre à jour plus tard.
Brutalité policière : Ses effets sur les peuples autochtones au Canada et son lien avec le colonialisme de peuplement capitaliste[modifier | modifier le wikicode]
Si nous voulons comprendre le rôle que joue le capitalisme dans le colonialisme de peuplement sur lequel le Canada est fondé, et comment cette relation perpétue le racisme qui permet à cette forme extrême de brutalité policière d'exister relativement sans entrave dans notre société, nous devons d'abord comprendre pourquoi un État se forme et à qui il sert. Comme l'a écrit Lénine dans L'État et la Révolution, « L'État est le produit et la manifestation de l'irréconciliabilité des antagonismes de classe. L'État apparaît là, quand et dans la mesure où l'antagonisme de classe ne peut objectivement pas être concilié », de cela nous pouvons comprendre que tant que nous aurons le capitalisme comme mode de production dominant, les intérêts de ceux que l'État protège seront toujours en opposition avec les intérêts de la grande majorité de la population dans cet État. Puisque ces antagonismes de classe ne peuvent être rectifiés car les intérêts des classes sont opposés les uns aux autres, l'État crée des « corps d'hommes armés » afin d'imposer par la force la volonté de la classe dirigeante à la classe opprimée ; c'est de cette réalité que prend racine la brutalité policière. Avec cette définition en tête, nous pouvons commencer à explorer la brutalité policière contre les peuples autochtones dans un contexte à la fois moderne et historique.
La GRC (Gendarmerie royale du Canada) trouve ses origines dans la force policière coloniale génocidaire appelée la Police montée du Nord-Ouest (PMNO). Cette force a été créée afin de faire appliquer la Loi sur les Indiens lors de la colonisation de l'ouest du Canada dans les années 1880, bien qu'aujourd'hui la GRC prétende avoir été créée pour faire respecter la loi et protéger le parlement.[1][2]
En réalité, la Police montée du Nord-Ouest (PMNO) a été créée à la suite de la Résistance de la rivière Rouge, alors que l'État canadien réalisait que les peuples autochtones du Canada ne laisseraient pas leurs droits leur être simplement retirés. La PMNO avait pour mission de marcher vers l'ouest afin d'empêcher toute autre révolte autochtone de se former dans les territoires éloignés de l'Ouest canadien et de sécuriser la région contre une éventuelle annexion états-unienne.[3] L'utilisation de la force par l'État canadien via la PMNO a également servi à contraindre les nations autochtones à signer des traités inéquitables avec l'État, puis à les forcer à s'installer dans des réserves contre leur gré.[3] Dans l'imaginaire contemporain, la GRC est perçue comme une force ayant apporté la « loi et l'ordre » à l'Ouest, mais comme toujours, nous devons nous demander : « Loi et ordre pour qui ? ».
La brutalité policière envers les peuples autochtones n'est pas un simple événement historique que l'on peut justifier en disant « c'était comme ça ». En réalité, elle affecte encore aujourd'hui de nombreux Autochtones, et la GRC n'en est pas le seul auteur. En effet, l'année dernière au Canada, près de 70 personnes sont mortes aux mains de la police, et près de 20 en sont déjà mortes cette année. Dans ces statistiques, les personnes noires et autochtones sont gravement surreprésentées, tant à l'échelle du Canada que dans les villes où ces décès ont eu lieu.[4][5] Il existe également une perception générale au sein du public selon laquelle le racisme n'est pas un problème au Canada, mais plutôt un spectacle à observer aux États-Unis. Cette idée ne fait qu'encourager la police à poursuivre sa répression de l'identité et de la culture autochtones. « Ceux qui prétendent encore à l'innocence face aux actions populaires contre la brutalité policière et le racisme aux États-Unis et au Canada doivent comprendre les parallèles entre nos histoires et réalités coloniales de peuplement qui ont mené à cette crise politique actuelle. Le racisme, et la brutalité policière pour le faire respecter, existent dans nos États parce que la classe dirigeante en a besoin pour rester au pouvoir. »[1] Cette citation nous révèle la réalité du racisme dans l'État canadien moderne : le racisme est un outil puissant de la classe dirigeante, utilisé pour diviser la classe opprimée plutôt que de lui permettre d'établir une solidarité de classe et de renverser ses oppresseurs. Au lieu d'avoir à opprimer ouvertement la classe ouvrière, le racisme pousse celle-ci à s'opprimer elle-même, tandis que la police reste en retrait au cas où quelqu'un aurait l'idée de cibler l'État plutôt que de s'attaquer entre eux.[6]
La brutalité policière est une réalité inévitable du capitalisme : tant que l'État continuera d'exister comme outil du capitaliste pour opprimer le travailleur, la police continuera d'exister comme outil pour imposer la volonté de l'État – et, par extension, celle du capitaliste.
Références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ 1,0 et 1,1 Cam Canon (2020-06-15). "Le Canada, comme les États-Unis, est bâti sur le racisme anti-Noirs et anti-Autochtones" The Maple.
- ↑ « Des titres choc dépeignant les Premières Nations comme des menaces sauvages apparaissaient régulièrement dans les journaux et les périodiques missionnaires de l'époque. Ceux-ci se sont également avérés utiles pour créer, en 1868, la Police dominionale, qui s'est jointe à la Police montée du Nord-Ouest avant qu'elles ne deviennent la GRC. Aujourd'hui, la GRC affirme avoir été formée pour protéger le Parlement et les peuples des Premières Nations.
Mais selon les chercheurs, cette force a été créée principalement pour faire appliquer la Loi sur les Indiens. Le but de la Gendarmerie était « en réalité, de vider les plaines, les Prairies, de leurs peuples autochtones », affirme Steve Hewitt, qui enseigne à l'Université de Birmingham et a écrit trois livres sur l'histoire de la GRC. « Finalement, ils étaient là pour déplacer les peuples autochtones, pour les pousser dans les réserves, qu'ils soient consentants ou non. » »
Katłįà (Catherine) Lafferty (2021-06-21). "Histoire après histoire, les médias canadiens ont construit l'oppression des Autochtones" The Tyee. - ↑ 3,0 et 3,1 Sean Carleton (2023). "Servir et protéger le statu quo capitaliste colonial canadien depuis 1873" Conseil national de recherche sur la GRC.
- ↑ Wendy Gillis (2023-02-23). https://www.thestar.com/news/gta/2023/02/23/canadian-police-used-deadly-force-at-record-rates-in-2022-new-research-finds.html "Les forces policières canadiennes ont eu recours à une force mortelle à des taux records en 2022, révèle une nouvelle étude" The Toronto Star.
- ↑ "Projet de données et de transparence sur l'application de la loi et la justice pénale". Suivi de l'(in)justice.
- ↑ Jeffery Monaghan (2023). "La GRC et la répression des mouvements progressistes" Conseil national de recherche sur la GRC.
