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Les femboys et la structure du genre

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de Communiste Gay Local - CGL
Publié le : 2025-10-17 (mis à jour : 2025-11-15)
5-15 minutes

Cet essai traite du genre et de ses interactions, de ses mécanismes internes et de son développement à travers une perspective matérialiste dialectique. Il doit être considéré comme un texte proposant un cadre théorique devant être développé collectivement afin d'approfondir notre compréhension du genre et de son interaction avec la société.

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Une première tentative de création d'un matériel dialectique sur la nature du genre et sa structuration, en utilisant l'exemple de la contradiction antagoniste entre les femboys et l'identité transgenre

Auteur : CGL

Avant-propos[modifier | modifier le wikicode]

Cet essai traite du genre et de ses interactions, de ses mécanismes internes et de son développement à travers une perspective matérialiste dialectique. Il doit être considéré comme un texte proposant un cadre théorique devant être développé collectivement afin d'approfondir notre compréhension du genre et de son interaction avec la société.

L'auteur considère la libération queer comme une tendance intégrale de la lutte des classes et de l'émancipation prolétarienne, et toute personne en désaccord est libre de s'en offusquer, l'auteur s'en moque éperdument.

(cette page est intentionnellement laissée vide afin que d'autres écrivains puissent peut-être apprendre une ou deux choses sur le fait de garder les avant-propos courts, merci, bon lecture)

Chapitre 1 : les aspects primaires du genre[modifier | modifier le wikicode]

Pour comprendre le genre d'une manière qui résout toutes les contradictions imposées par une analyse libérale, il faut décomposer le genre en ses deux champs fondamentaux : les aspects primaires et les aspects secondaires. Dans ce cadre, les aspects primaires du genre constituent la compréhension fondamentale de soi à un niveau sub-sociétal. En pratique, il s'agit du « ressenti » d'un genre, de la propriété innée en chacun de nous qui dicte notre identité. À ce jour, on ignore ce qui constitue concrètement cet aspect, mais il est pour l'instant raisonnable de supposer qu'il est neuroanatomique, en raison des liens établis avec la neuroanatomie par certains des aspects primaires du genre, tels que la dysphorie biochimique[1].

Mais quels sont les aspects primaires du genre ? Nous pouvons conclure en toute sécurité que les aspects primaires du genre incluent tous les aspects genrés qui ne sont pas socialement imposés. Notamment, cela exclut les marqueurs sexuels primaires en raison de la nature particulièrement variable de la dysphorie de genre qui y est associée chez les personnes trans, c'est-à-dire que les traitements souhaités par les personnes trans ne sont pas universellement la chirurgie génitale. En fait, la majorité des personnes trans ne subissent jamais de chirurgie génitale. Dans l'étude de 2019 intitulée « Demographic and temporal trends in transgender identities and gender confirming surgery » (Tendances démographiques et temporelles des identités transgenres et de la chirurgie de confirmation de genre), Ian T Nolan, Christopher J Kuhner et Geolani W Dy constatent qu'environ 25 à 35 % seulement des personnes trans et non binaires aux États-Unis subissent une chirurgie de confirmation de genre (GCS), qui inclut : l'hystérectomie, la phalloplastie, la métoïdioplastie et la chirurgie thoracique/mammaire[2].

De plus, selon une méta-analyse intitulée « Do hormones and surgery improve the health of adults with gender incongruence? A systematic review of patient reported outcomes » (Les hormones et la chirurgie améliorent-elles la santé des adultes souffrant d'incongruence de genre ? Une revue systématique des résultats rapportés par les patients), rédigée par Kelsey Ireland, Madeleine Hughes et Nicola R Dean, « Pour le traitement hormonal, la dysphorie de genre s'est améliorée de manière significative dans les trois études prospectives qui répondaient aux critères. La chirurgie a également entraîné une amélioration de la dysphorie de genre, notamment la mastectomie et la chirurgie de féminisation faciale. [...] »[3]. Cette insistance sur la mastectomie (chirurgie thoracique pour les individus FtM) et la chirurgie de féminisation faciale indique que la chirurgie génitale pourrait être un choix plus influencé socialement que d'autres formes de transition (notamment l'hormonothérapie).

Ici, nous voyons la contradiction présente dans les aspects primaires du genre : nous avons la thèse, à savoir les schémas neuroanatomiques qui définissent notre perception de nous-mêmes et l'équilibre hormonal que nous recherchons (c'est-à-dire l'identité de genre), ainsi qu'un ensemble de caractéristiques corporelles qui y sont associées (c'est-à-dire le sexe biologique). Chez les personnes trans, cette contradiction est antagoniste, aboutissant soit à la victoire de l'identité de genre (la transition), soit à celle du sexe biologique (ne pas transitionner). Concrètement, l'identité de genre entre en contradiction avec le sexe biologique de telle sorte qu'il faut soit réprimer l'identité de genre, soit l'embrasser. La nature de l'expérience trans réside dans le fait qu'embrasser son identité de genre implique de transitionner, ce qui permet d'acquérir une nouvelle compréhension du genre et de soi-même.

Chapitre 2 : les aspects secondaires du genre[modifier | modifier le wikicode]

Dans le cadre utilisé dans cet article, les aspects secondaires du genre sont ceux qui sont socialement imposés, communément appelés « expression de genre », « rôles de genre », etc.

Pour comprendre la contradiction présente dans les aspects secondaires du genre, nous devons saisir leur relation avec les aspects primaires du genre. Nous avons compris que les aspects primaires du genre constituent une contradiction entre l'identité de genre et le sexe biologique, mais nous devons envisager les aspects secondaires du genre comme une contradiction entre les attentes sociales liées aux genres acceptés et la volonté personnelle de l'individu genré (l'individu genré étant une personne qui vit le genre).

Pour comprendre cette contradiction, nous devons analyser ses composantes. Les genres acceptés sont l'ensemble des identités de genre considérées comme « normatives » par la société. Dans les sociétés occidentales, il s'agit principalement de la binarité « homme » et « femme ». Notons que cela exclut largement les personnes non-binaires. La volonté personnelle de l'individu genré est plus complexe, car elle ne reflète pas nécessairement son identité de genre, mais plutôt son désir personnel, influencé socialement, de s'exprimer. Lorsqu'elle entre en contradiction avec les attentes sociales liées à son identité de genre (en l'absence d'acceptation de celle-ci), cela peut provoquer une dysphorie. Par exemple, les personnes qui n'ont pas embrassé leur identité de genre peuvent ressentir de la dysphorie en adoptant l'expression de genre d'une autre identité de genre.

Chapitre 2.2 : Comment les personnes genderqueer s'intègrent-elles à ce modèle ?[modifier | modifier le wikicode]

Nous pouvons comprendre que les personnes genderqueer, ayant embrassé leur identité de genre, créent une nouvelle synthèse créative entre l'expression de genre socialement attendue et leur désir personnel. Cela permet de résoudre la contradiction sans se conformer aux normes sociétales. Une telle synthèse inclut souvent une subversion marquée des attentes libérales liées au sexe biologique, par exemple, la combinaison de barbe et de maquillage ou le port de vêtements féminins sur un corps considéré comme « masculin ».

Il est cependant notable que cette expression se retrouve souvent chez les personnes trans, qu'elles soient ou non genderqueer, ce qui dépend de leur propre compréhension d'elles-mêmes, et cela doit être respecté.

Chapitre 2.3 : La sexualité comme aspect secondaire du genre[modifier | modifier le wikicode]

Certaines personnes trans rapportent un « changement de sexualité » après leur transition. Cela pourrait être un exemple de la sexualité agissant comme un aspect secondaire du genre, soit dans le sens où le sexe biologique précédemment habité réprimait leur véritable sexualité en raison de la pression sociale, soit dans le sens où le nouveau sexe biologique adopte la sexualité socialement attendue, afin de tenter de résoudre la contradiction entre les attentes sociétales en matière de sexualité et les préférences sexuelles individuelles.

Il est également possible que les personnes trans pré-transition adoptent une sexualité queer afin de réconcilier leur identification aux expériences queer sans reconnaître leur identité trans[4].

Chapitre 3 : la dissection du femboy[modifier | modifier le wikicode]

Nous en arrivons maintenant à un phénomène particulièrement intéressant : le femboy. Dans cet article, un femboy est défini comme une personne qui s'auto-identifie avec l'étiquette femboy comme s'il s'agissait d'un genre, et non comme une sous-catégorie de leur expression gender-queer. Alors, qu'est-ce qu'un femboy ? Un femboy est un homme/garçon à l'apparence féminine qui s'identifie au terme « femboy », exhibant souvent sa féminité par l'épilation des poils corporels, l'adoption de vêtements stéréotypiquement féminins (par exemple, des tenues de souillon, des chaussettes rayées montantes, des robes, des shorts dolphin, des sweats à capuche roses, etc.) et par des comportements sexuellement soumis. En laissant de côté la définition problématique de « féminité », ces caractéristiques sont toutes des aspects secondaires du genre, des traits stylistiques et/ou comportementaux, qui ne peuvent être attribués au concept d'identité de genre tel que défini. Pourtant, les femboys s'identifient comme tels comme si c'était une identité de genre : ils l'embrassent non pas par une transition quelconque (malgré le fait que beaucoup revendiquent l'étiquette trans), mais par l'adoption de rôles et d'expressions de genre stéréotypiquement féminins, blancs et occidentaux, en adoptant une auto-objectification hyper-sexualisée.

Mais pourquoi ? Examinons à nouveau les contradictions : nous observons la contradiction principale entre l'identité de genre et le sexe biologique, qui n'est pas habitée par les femboys. En revanche, la contradiction secondaire est habitée par eux : celle entre le genre socialement accepté de « masculin » et la volonté féminine de l'individu. Contrairement aux personnes gender-queer, les femboys ne synthétisent pas de manière créative une nouvelle expression de genre, mais perçoivent plutôt la contradiction comme antagoniste et tentent d'inventer un nouveau genre socialement accepté. En l'absence de la contradiction principale, ils remplacent l'identité de genre par l'expression de genre, renforçant ainsi les conceptions cis-normatives du genre et du sexe. Pour justifier leur propre existence, ils doivent donc maintenir des conceptions traditionalistes et cis-normatives du genre.

Chapitre 3.2 : la contradiction entre la cis-normativité et la diversité de genre[modifier | modifier le wikicode]

Cela révèle une contradiction plus profonde, encore non abordée dans cet article : celle entre les cadres cis-normatifs de compréhension du genre et une compréhension plus exacte de la diversité de genre.

À travers le femboy, nous observons une tentative de résoudre la contradiction antagoniste entre la cis-normativité et la diversité de genre par la création et l'affirmation du « genre mineur » : un genre construit sans identité de genre, c'est-à-dire un genre dont la seule matérialité réside dans son expression. Un tel genre agit nécessairement en faveur du cadre cis-normatif en renforçant le déni de l'identité de genre et en affirmant l'idée du genre comme performance, une conception idéaliste qui invalide de facto toute identité trans en niant l'existence d'une identité de genre inhérente.

Chapitre 3.3 : les dommages causés par l'identité femboy[modifier | modifier le wikicode]

Il est crucial de comprendre les dommages causés par l'identité femboy, en tant que perversion de la diversité de genre. Celle-ci a engendré une vague d'obscurantisme concernant la réalité du genre, particulièrement en ligne, où des idées telles que le « genre femboy » et la nature du genre comme performance se propagent. Cela doit être compris comme une subversion des compréhensions correctes du genre et, en définitive, comme une régression pour la communauté dans son ensemble.

Chapitre 3.4 : pourquoi certaines personnes finissent-elles par s'identifier comme femboys ?[modifier | modifier le wikicode]

Voici une question particulièrement intéressante : étant donné l'absurdité évidente de l'affirmation selon laquelle les femboys constituent un genre, pourquoi certaines personnes s'identifient-elles néanmoins comme telles ?

Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs, tels que la tentative de résoudre la contradiction de genre en tant que personne non-binaire ou trans sans cadre de compréhension adéquat, ou comme une tentative d'éviter de s'identifier comme trans. Il y a aussi ceux qui s'identifient comme femboys dans le but de réconcilier leur désir individuel d'expression de genre avec leur genre socialement accepté, c'est-à-dire comme un sous-produit des structures cis-normatives mêmes qu'ils renforcent.

Conclusion[modifier | modifier le wikicode]

En conclusion, nous comprenons désormais la nature du genre comme étant constituée de deux parties : les aspects primaires et les aspects secondaires. Nous comprenons également leurs contradictions inhérentes et leurs résolutions. À savoir, la contradiction entre l’identité de genre et le sexe biologique, résolue soit par l’affirmation de l’identité de genre, soit par la primauté du sexe biologique pour les aspects primaires du genre ; et la contradiction entre les expressions de genre socialement acceptées et la volonté de l’individu genré, résolue soit par la conformité aux expressions socialement admises, soit par la synthèse créative de nouvelles expressions, comme on l’observe souvent chez les individus genderqueer pour les aspects secondaires du genre.

Nous disposons désormais d’un cadre permettant d’analyser le genre, ses interactions avec la société et l’individu, ainsi que la manière dont la cisnormativité et la diversité de genre s’opposent de façon antagoniste. Nous comprenons le petit-genre femboy, ses implications, ses fondements dans la société cisnormative, ses mécanismes internes et la façon dont ils entrent en contradiction avec la diversité de genre et l’identité trans.

Nous devons utiliser ce cadre, le développer et l’approfondir pour réaliser des analyses dialectiques du genre et de l’identité à l’avenir, afin de mieux nous comprendre nous-mêmes et les autres.

  1. "Dysphorie biochimique". genderdysphoria.fyi.
  2. Ian T Nolan, Christopher J Kuhner, Geolani W Dy (2019). Demographic and temporal trends in transgender identities and gender confirming surgery.
  3. Kelsey Ireland, Madeleine Hughes, Nicola R Dean (2025). Do hormones and surgery improve the health of adults with gender incongruence? A systematic review of patient reported outcomes.
  4. Matthias K Auer, Johannes Fuss, Nina Höhne, Günter K Stalla, Caroline Sievers (2014). Transgender Transitioning and Change of Self-Reported Sexual Orientation.