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Ne pas confondre avec la théorie des trois mondes de Mao Zedong.
Le modèle des trois mondes était un modèle initialement utilisé dans le cœur impérial pour classer les pays selon leurs allégeances pendant la première Guerre froide. Le modèle a persisté jusqu'à la chute de l'Union soviétique en 1991 et a depuis pris un autre sens lié au niveau de richesse ou de développement observé des pays.
Modèle original[modifier | modifier le wikicode]
À l'origine, le modèle classait les pays en fonction de leur allégeance envers soit l'OTAN (le premier monde), l'URSS ou le Pacte de Varsovie (le deuxième monde), ou ceux qui restaient non alignés ou entretenaient des relations avec les deux puissances (le troisième monde).
L'analogie originale a été utilisée par l'auteur français Alfred Sauvy dans son article "Trois Mondes, une planète" pour L'Observateur en 1952, ostensiblement en référence au Tiers État (Troisième État). Sous la monarchie française, il s'agissait de ceux qui n'étaient ni membres du clergé ni de la noblesse et n'avaient donc aucun privilège. Le choix des mots de Sauvy pouvait également faire allusion à une déclaration de l'Abbé Sieyès en 1789 : "Qu'est-ce que le Tiers État ? Tout. Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique ? Rien. Que demande-t-il à être ? Quelque chose.", exprimant des idées de négligence, d'exploitation et de potentiel révolutionnaire. Le terme Third Force a été utilisé dans les années 50 par la presse et l'académie occidentales ainsi que par des dirigeants politiques tels que Kwame Nkrumah pour désigner un bloc de pays non alignés au sein de la Guerre froide, une utilisation qui a progressivement fusionné avec le terme Third World dans les années 60 et 70.[1]
Usage moderne[modifier | modifier le wikicode]
De nos jours, le modèle est utilisé par la bourgeoisie pour imposer leurs propres mentalités postcoloniales aux pays du monde, les catégorisant de manière hâtive en termes de développement économique et de niveau de vie de la population.
Le premier monde englobe (l'Europe) occidentale et l'Amérique du Nord, ainsi que leurs dépendances (comme la République de Corée, la province de Taiwan...). Ils sont considérés comme les nations les plus riches de la Terre ou celles ayant les plus hauts niveaux de vie, formant en réalité le cœur impérial.
Le deuxième monde englobe les pays émergents ou en développement, bien que cette catégorie soit rarement utilisée. La Chine, la Russie et l'Inde pourraient être considérées comme faisant partie de cette catégorie en tant qu'économies émergentes fortes (malgré le fait que la Chine soit le premier pays au monde en termes de PIB normalisé en parité de pouvoir d'achat, le pays est toujours considéré comme une économie émergente à l'ONU).
Le troisième monde, par définition, représente tous les pays qui ne font partie ni de l'une ni de l'autre des deux catégories. Il s'agirait des pays les plus pauvres du monde ou, puisque le capitalisme considère que la démocratie équivaut à la richesse, les pays les "moins démocratiques".
Le nouveau modèle devient ainsi un terme chargé, et conduit à une pensée élitiste dans le cœur impérial selon laquelle le reste du monde n'est pas aussi développé qu'eux et donc pas aussi culturellement "avancé".