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Révolution française

De ProleWiki
Une peinture représentant l'exécution du roi Louis Capet en 1793

La Révolution française était une révolution bourgeoise qui a renversé la monarchie absolue française et la noblesse féodale. Elle a commencé avec la prise de la Bastille en 1789 et s'est terminée avec les guerres napoléoniennes.

La révolution avait deux camps contradictoires : l'un voulait établir la bourgeoisie libérale comme classe dirigeante, renversant ainsi l'ordre féodal établi et le remplaçant par un autre, tandis que l'autre camp, composé de nobles, voulait certains privilèges et pouvoir pour eux-mêmes plutôt que d'être subordonnés au roi. Le camp bourgeois gagnerait finalement cette lutte, mais la révolution échouerait finalement quelques décennies plus tard et la France cyclerait entre une monarchie, un empire et une république périodiquement jusqu'à se fixer pour une république depuis la Seconde Guerre mondiale. Cependant, son impact fut tel qu'il ébranla suffisamment les puissances féodales européennes établies pour qu'elles traversent certaines de leurs propres révolutions.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Plusieurs conditions avaient affligé la France à la veille de la révolution.

Le pays était profondément endetté tout au long du XVIIIe siècle, et la situation ne fit qu'empirer sous Louis XVI qui avait participé aux côtés des États-Unis d'Amérique dans leur guerre d'indépendance. La reine Marie-Antoinette, d'origine autrichienne, fut en partie blâmée pour cette situation économique, car on la pensait être une dépensière frivole, ce qui rendit la monarchie encore moins populaire auprès de la noblesse et des travailleurs.

Une taxe contre la noblesse fut proposée pour remplir le trésor, ce qui ne fut pas bien reçu : le parlement, composé uniquement de nobles et qui n'avait que le pouvoir d'une cour de justice à Paris, refusa simplement la taxe.

En même temps, la France avait connu son explosion démographique beaucoup plus tôt que les autres pays ; cette situation se produit lorsque le taux de mortalité baisse en dessous du taux de natalité, augmentant ainsi la population globale au fil du temps. La population de la France était estimée à 24,8 millions en 1784,[1] ce qui en faisait le pays européen le plus peuplé (à l'exclusion des colonies). Bien que cet essor démographique deviendrait très utile lors des tentatives ultérieures des puissances européennes pour restaurer la monarchie, il rendait également leur alimentation un défi sous le système féodal de servage et la France était sujette aux famines.

Une mauvaise récolte suivie immédiatement par un hiver rigoureux en 1788 signifiait qu'au printemps, le grain était devenu rare. À Paris, le prix du pain avait plus que doublé en 1789. Cette crise économique a conduit à un chômage élevé chômage.

Monarchie constitutionnelle[modifier | modifier le wikicode]

À partir de mars 1789, les États généraux se réunirent pour la première fois depuis 1614. Ils étaient composés de trois ordres : le clergé, la noblesse et le Tiers État, englobant tous ceux qui ne faisaient pas partie de l'un ou l'autre ordre. Le Tiers État représentait le peuple commun mais était dominé par des avocats et la petite bourgeoisie. Lorsque les États généraux échouèrent à négocier, le Tiers État forma une Assemblée nationale. Ils se divisèrent en une faction monarchiste constitutionnelle dirigée par Marquis de Lafayette et les radicaux Jacobins dirigés par Maximilien Robespierre.

Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris s'est rassemblé autour de la Bastille, une forteresse et prison d'État, et a exigé sa reddition. Les gardes ont refusé et ont tiré sur la foule, tuant 83 personnes, mais les révolutionnaires ont finalement réussi à entrer. L'Assemblée nationale a immédiatement aboli le féodalisme, adopté la Déclaration des droits de l'homme et créé une Garde nationale. Des centaines de milliers de paysans se sont soulevés dans les campagnes et ont brûlé les titres de propriété féodaux. En octobre 1789, le roi Louis Capet est retourné à Paris sous surveillance populaire, établissant une monarchie constitutionnelle. Il a tenté de fuir dans un autre pays en juillet 1791, mais a été capturé. Les forces de Lafayette ont tiré sur un groupe de républicains à Paris le mois suivant.[2]

Pierre Malouet soutenait le colonial esclavage et admirait la Glorieuse Révolution en Angleterre. Lui et Antoine Barnave ont rejoint le club Massiac pro-esclavagiste, qui voulait limiter la portée de la révolution à la création d'une monarchie constitutionnelle de style britannique. En mars 1790, l'Assemblée nationale a refusé d'interdire l'esclavage.[3]

Première République[modifier | modifier le wikicode]

En août 1792, des dizaines de milliers de prolétaires et de soldats ont attaqué la maison du roi à Paris. La Garde nationale s'est rangée du côté des révolutionnaires, mais des Suisse mercenaires employés par le roi ont tenté une contre-révolution. Les révolutionnaires ont aboli les exigences de propriété pour voter et ont permis à tous les hommes adultes de voter. Une Convention nationale dominée par les républicains s'est réunie pour déclarer une république, et ils ont jugé et exécuté le roi en janvier 1793.

Le gouvernement révolutionnaire a fait face à une opposition interne et externe, avec la Grande-Bretagne attaquant la France au printemps 1793. La faction bourgeoise girondine a tenté de défendre la propriété privée, et certains d'entre eux ont fait défection vers l'ennemi. En mai, Robespierre a encouragé le peuple à se révolter à nouveau, et des manifestations de masse ont causé l'arrestation de 26 dirigeants girondins. La Convention nationale, désormais contrôlée par les Jacobins, a élu un Comité de salut public de 12 membres pour gouverner et réprimer la contre-révolution. Ils ont exécuté plusieurs milliers de monarchistes, ce qui était moins que le nombre de républicains tués par les contre-révolutionnaires. Les Jacobins ont aboli l'esclavage en février 1794.[2]

Coup de Thermidor[modifier | modifier le wikicode]

En juillet 1794, Robespierre a ordonné une autre purge, mais ses ennemis à la Convention nationale ont demandé son arrestation. Une insurrection pro-jacobine a échoué, et les autorités ont exécuté Robespierre et 20 de ses alliés lors d'un coup d'État de droite. Une terreur blanche a commencé, et des voyous riches ont écrasé les soulèvements ouvriers en 1795. Alors que la France se déplaçait davantage vers la droite, les monarchistes ont tenté une contre-révolution que Napoléon a réprimée. Le gouvernement a concentré le pouvoir dans un Directoire exécutif de cinq hommes qui est finalement devenu une dictature militaire.[2]

Coup de Brumaire[modifier | modifier le wikicode]

Napoléon, le général en chef de la révolution, a pris le pouvoir en novembre 1799. Napoléon s'est couronné empereur en 1804 et a consolidé les gains de la révolution, y compris la séparation de l'Église et de l'État et l'abolition du féodalisme, mais il a attaqué Haïti en 1801 dans une tentative de rétablir l'esclavage.[2]

Guerres napoléoniennes[modifier | modifier le wikicode]

La France a créé un nouveau système militaire basé sur la mobilisation de masse et la promotion au sein des rangs, lui donnant un avantage sur les armées féodales de l'Europe. Napoléon a vaincu les armées de Autriche et Russie en 1805 à Austerlitz. Ses politiques de taxation, de conscription et de réquisition ont provoqué l'opposition des populations des territoires occupés. La France a envahi Espagne en 1808 et a mené une guerre coûteuse contre Grande-Bretagne et l'Espagne pendant les six années suivantes. Il a capturé Moscou en 1812 mais a échoué à vaincre la Russie, et les forces unies de l'Autriche, de la Russie et de Prusse l'ont vaincu à Leipzig en 1813. L'année suivante, ils ont envahi la France et ont forcé Napoléon à abdiquer. Napoléon est brièvement revenu au pouvoir en 1815 mais a été définitivement exilé après sa défaite à Waterloo.[2]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Statista. "Population de la France de 1700 à 2020"
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Neil Faulkner (2013). Une histoire marxiste du monde : des Néandertaliens aux néolibéraux: 'La deuxième vague des révolutions bourgeoises' (pp. 124–131). [PDF] Pluto Press. ISBN 9781849648639 [LG]
  3. Domenico Losurdo (2011). Le libéralisme : une contre-histoire: 'Crise des modèles anglais et états-unien' (pp. 138–140). [PDF] Verso. ISBN 9781844676934 [LG]