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L'Espéranto est une langue auxiliaire internationale développée par Ludwik Lazar Zamenhof en 1887 à travers la publication de l’Unua Libro. C’est la langue auxiliaire internationale la plus répandue, avec un nombre de locuteurs estimé entre dix mille et deux millions selon les critères retenus. Elle est régie par l’Académie d’espéranto.
Histoire[modifier | modifier le wikicode]
Les idéaux de l’espéranto ont suscité l’intérêt de l’ensemble du spectre politique, attirant particulièrement les pacifistes et certains mouvements de libération nationale. Si l’idéalisme imprègne la conception originelle de la langue, de nombreux militants de gauche ont été séduits par ses objectifs de paix, d’internationalisme et de neutralité, ainsi que par la perspective d’un moyen pratique de communication internationale indépendant des langues nationales. En Asie de l’Est, les espérantistes ont utilisé l’espéranto pour faciliter la communication entre Japonais, Coréens et Chinois, notamment face à l’impérialisme linguistique japonais. En 1924, des espérantistes coréens publièrent dans le journal Chosun Ilbo une déclaration affirmant : « Opposés à l’impérialisme linguistique japonais, chaque nation doit utiliser sa langue naturelle, et l’humanité doit avoir recours à l’espéranto comme langue commune ». En Chine, les espérantistes participèrent également à la lutte anti-japonaise, notamment en collaborant avec des espérantistes japonais anticolonialistes tels que Verda Majo.
Fondation[modifier | modifier le wikicode]
En 1887, Zamenhof publia l’Unua Libro, ouvrage fondateur présentant la langue. L’année suivante, il fit paraître la Dua Libro, dédiée aux traductions, et y ajouta un erratum (Aldono al la Dua Libro) remplaçant certaines constructions en –ian par –iam pour éviter toute confusion avec l’accusatif de ia.
D’après l’historien Christopher Gledhill, l’objectif initial de Zamenhof était « de construire un pont entre les nations et de permettre à des locuteurs de langues différentes de communiquer sur un pied d’égalité dans une langue seconde neutre et accessible ». Le projet portait d’abord le nom d’Internacia lingvo, mais c’est le pseudonyme de son créateur, Doktoro Esperanto (« docteur qui espère »), qui finit par devenir l’appellation courante de la langue. Parmi les nombreux projets similaires nés à la fin du XIXᵉ siècle, l’espéranto est le seul à avoir perduré jusqu’à nos jours avec un nombre significatif de locuteurs et une littérature internationale.
En 1891, Zamenhof écrivit le poème La Espero, dans lequel il exprimait sa conviction qu’une langue facile à apprendre, destinée à la communication internationale sans jamais supplanter les langues maternelles, favoriserait la paix et la compréhension entre les peuples. Rapidement mis en musique, ce poème fut adopté comme hymne symbolique du mouvement espérantiste.
La diffusion de l’espéranto s’étendit à travers le monde ; dès 1905, on le parlait en Afrique, en Asie, en Europe et dans les Amériques. La même année, Zamenhof publia le Fundamento de Esperanto, document définissant la grammaire et le vocabulaire de la langue. Par sa Déclaration sur l’essence de l’espérantisme, il en fit l’unique texte fondateur, recommandant à tous les espérantistes de s’y référer pour préserver l’unité du mouvement, et créa l’Académie d’espéranto afin de veiller à la gestion et à l’évolution de la langue, selon un principe proche du centralisme démocratique.
Factions réformistes[modifier | modifier le wikicode]
Au cours de son histoire, l’espéranto a suscité plusieurs tentatives de remanier ses fondements, donnant lieu à un certain factionnalisme. Sous la pression de Wilhelm Trompeter, Zamenhof présenta en 1894 une variante réformée de l’espéranto, qui fut cependant massivement rejetée par la communauté, au point que l’auteur lui-même en regretta profondément l’initiative.