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Karl Heinrich Marx (5 mai 1818 – 14 mars 1883) est un philosophe, économiste, historien, sociologue, théoricien politique, journaliste et révolutionnaire socialiste allemand du xixe siècle. Avec son ami et collaborateur de longue date Friedrich Engels, il a mis au jour les lois de développement des sociétés humaines fondées sur la méthode matérialiste dialectique, donnant naissance au marxisme.
Marx est la figure intellectuelle la plus importante du mouvement communiste. Il a mis en lumière les contradictions et l’exploitation intrinsèque du capitalisme, et contribué à l’élaboration de modèles économiques socialistes. Ses œuvres les plus célèbres, le Manifeste du parti communiste (coécrit avec Engels en 1848) et Le Capital (premier volume publié en 1867), ont exercé une influence considérable à l’échelle internationale.
Vie[modifier | modifier le wikicode]
Jeunesse[modifier | modifier le wikicode]
Karl Marx naît le 5 mai 1818 à Trèves, petite ville rurale du sud de la Rhénanie prussienne, à la frontière de la France. À l’époque, Trèves compte environ 11 000 habitants et, de 1794 à 1815, relève de la France avant d’être annexée par la Prusse. Troisième enfant de Heinrich et Henriette Marx, il grandit parmi huit frères et sœurs. En 1847, la plupart succombent à la tuberculose, à l’exception de ses trois sœurs : Sophie (1816–1886), Émilie (1822–1888) et Louise (1821–1893).
La famille Marx appartient à la petite bourgeoisie prospère de Trèves et possède des origines juives, tant du côté paternel que maternel, avant de se convertir au protestantisme en 1824. Heinrich Marx, avocat réputé, jouit d’une bonne situation financière et d’un solide réseau social.
Karl et sa sœur Sophie se lient d’amitié avec Edgar et Jenny von Westphalen, de la même condition bourgeoise, amitié qui se renforce par des échanges intellectuels entre Karl et le baron Johann Ludwig von Westphalen, père de Jenny.
De 1830 à 1835, Marx fréquente le Gymnasium Friedrich Wilhelm de Trèves, établissement secondaire public préparant à l’université. Il y étudie le grec, le latin et le français, sous la direction notamment de Johann Hugo Wyttenbach, critique du régime politique prussien et des idéaux révolutionnaires associés au libéralisme.
Études universitaires[modifier | modifier le wikicode]
Après d’excellents résultats au Gymnasium, Marx s’inscrit à l’université de Bonn pour deux semestres (1835–1836). Le désaccord de son père face à son style de vie bohème le conduit ensuite à l’université de Berlin, alors très réputée. Il y étudie le droit, avec une spécialisation en histoire et philosophie, et soutient en 1841 une thèse de doctorat sur la philosophie d’Épicure. À cette époque, il se rattache à l’idéalisme hégélien et fréquente le cercle des « hégéliens de gauche », aux côtés de Bruno Bauer et d’autres penseurs.
Dernières années[modifier | modifier le wikicode]
Dans ses dernières années, Marx entreprend des études anthropologiques, malgré des difficultés personnelles qui entravent la réalisation de nombreux projets. En 1882, lors d’un voyage en Algérie, il écrit que l’inégalité et la subordination constituent des abominations pour tout véritable musulman.
Sources idéologiques[modifier | modifier le wikicode]
Marx puise principalement dans trois traditions intellectuelles : la philosophie allemande, l’économie politique anglaise et le socialisme français.
Principales références en philosophie allemande :
- Georg Wilhelm Friedrich Hegel
- Ludwig Feuerbach
- Bruno Bauer
- Max Stirner
En économie politique anglaise :
- Adam Smith
- David Ricardo
En socialisme français :
- Henri de Saint-Simon
- Charles Fourier
- Robert Owen
Ouvrages[modifier | modifier le wikicode]
- 1835 – Réflexions d’un jeune homme sur le choix d’une profession
- 1843 – Pour la critique de la philosophie du droit de Hegel
- 1843 – Sur la question juive
- 1844 – Manuscrits économiques et philosophiques de 1844
- 1844 – La Sainte Famille
- 1845 – Thèses sur Feuerbach
- 1845 – L’idéologie allemande
- 1847 – La Misère de la philosophie
- 1847 – Le Travail salarié et le Capital
- 1848 – Manifeste du Parti communiste
- 1850 – Les Luttes de classes en France de 1848 à 1850
- 1852 – Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte
- 1857 – Grundrisse
- 1859 – Contribution à la critique de l’économie politique
- 1861 – La Guerre civile aux États‑Unis
- 1862 – Les Théories de la plus‑value
- 1865 – Valeur, prix et profit
- 1865 – Adresse de l’Association Internationale des Travailleurs à Abraham Lincoln
- 1867 – Le Capital, tome I : Le procès de production du capital
- 1871 – La Guerre civile en France
- 1875 – Critique du programme de Gotha
- 1885 – Le Capital, tome II : Le procès de circulation du capital
- 1894 – Le Capital, tome III : Le procès d’ensemble de la production capitaliste